Quelqu'un a vu mon diadème ?

J'ai dû le perdre en passant l'aspirateur hier matin. Déjà que je m'étais cassé un ongle en essayant de défaire un nœud dans un lacet d'espadrille mouillé, brûlé la frange en retirant le rôti du four pendant que j'essayais simultanément de flamber la sauce d'accompagnement… En plus de la cicatrice qui est apparue sur mon bras au moment où la corde à linge a flanché sous le poids des cinq paires de jeans que je venais de laver et de la légère claudication dont je suis affublée depuis ma chute dans l'escalier du sous-sol alors que j'enjambais un lot de bottes d'hiver la semaine dernière pour aller chercher des jus pour les lunches du lendemain. Disons que je n'aurai pas vraiment fière allure pour les retrouvailles avec mes amies du secondaire. Avec un peu de chance, elles auront aussi perdu leur diadème…



mercredi 11 novembre 2009

Si j'étais mariée à Claude Dubois, mes filles seraient vaccinées…


Il y a des mois qu'on nous rebat les oreilles avec cette histoire de grippe A (H1N1). Les médias poussent la note juste assez pour faire paniquer la population. Les nouvelles alarmantes arrivent à la tonne, les rassurantes se font rares. Tout expert honnête vous dira qu'il meurt en moyenne 1 000 personnes par année de la grippe commune. Nous en sommes à 10 décès et les choses dérapent déjà.

Je ne suis qu'une simple citoyenne, d'intelligence moyenne, mère de famille et plutôt propre de ma personne. Si je vous dis cela, c'est que je veux que vous m'expliquiez comment j'en suis arrivée à comprendre certaines choses là où le gouvernement patauge encore.

Je suis travailleuse autonome, mon bureau est à la maison. J'ai deux adolescentes de 14 et 17 ans. Mon conjoint travaille dans un bureau. Chaque année, nous avons en moyenne huit grippes à nous quatre. Et vous savez qui est atteint en premier ? Les ados ! Elles toussent, reniflent, mouchent, éternuent, puis touchent à tout ce qui les entoure, notamment télécommandes, claviers d'ordinateur, téléphones, poignées de portes, réfrigérateur, congélateur, coussins, fauteuils, sofas, chaises, etc. Alors depuis qu'on a annoncé la pandémie, je les pourchasse avec la bouteille de Purell, leur ordonne de se laver les mains chaque fois qu'elles approchent de la cuisine, en se levant, en sortant de la salle de bains, en arrivant de l'école, tout le temps. Chaque fois que j'ouvre la bouche, maintenant, elles me lancent un œil pas commode et filent vers la salle de bains sans avoir écouté ce que j'avais à dire. Il y a trois pompes à savon près de tous les robinets de la maison. Le savon régulier, le savon antibactérien et le Purell.

Vous voulez savoir où je vais avec cela ? C'est elles, ainsi que tous leurs amis, qu'il fallait vacciner en premier ! Ce sont les jeunes qui transportent les microbes, chers élus, pas les femmes enceintes, ni les personnes âgées ni même les personnes immunodéprimées. Quand il y a une pandémie, comment a-t-on le plus de chances de l'enrayer ? En vaccinant d'abord les personnes qui posent le plus de risques de contaminer leur entourage, c'est-à-dire les enfants et les adolescents !! Tadah!! Dans les écoles, on installe cinq infirmières et on fait venir les jeunes classe par classe. Deux jours et c'est fini. Ensuite, on vaccine le reste de la population, pendant que déjà, le virus s'essouffle, ayant perdu son principal moyen de transport.

Ce matin, dans le journal, on disait que les personnes à mobilité réduite et les personnes âgées voulaient recevoir le vaccin à la maison et dans les centres de personnes âgées. Est-ce qu'on parle des mêmes personnes à mobilité réduite qui seront chez Wall-Mart ou Costco le lendemain ? Ces personnes âgées qui iront échanger leurs « gratteux » en même temps que moi j'irai chercher du lait pour mes ados chez Super C ? Alors là, oui, elles sont en danger parce que n'oubliez pas que moi, qui éternue dans mon coude, je vis avec des ados non vaccinées !

Je n'ai pas de personnes immunodéprimées dans mon entourage. Mais encore là, je peux vous assurer que si j'avais un enfant immunodéprimé, je ne l'amènerais pas faire la file au Carrefour Neufchâtel ! Il me semble que nos élus auraient pu y penser aussi.

La semaine dernière, on cherchait qui pourrait venir en aide aux ambulanciers si jamais le nombre de malades à transporter devenait trop grand. Les ambulanciers en question, ce sont les mêmes que l'on a retournés la première semaine de vaccination (qui était réservée au personnel du milieu hospitalier). Ils seront vaccinés en même temps que tout le monde. Alors il ne faudra pas être surpris si un ambulancier refuse de transporter une personne âgée à mobilité réduite qui souffre d'un rhume… Je refuserais aussi !

Et pendant ce temps, ils font appel au civisme des gens… Le civisme, quand il est question de vie ou de mort, il fout le camp avec la politesse, la gentillesse, le bon sens et l'intelligence, sans laisser d'adresse.

Bon, je vous laisse, mes ados vont bientôt arriver de l'école, il faut que j'aille désinfecter les boîtes à lunch !